Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/256

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huit hommes, dix femmes et trois enfants. Parmi les Japonais, il y avait soixante-dix-huit femmes. Il y a peu d’importations et d’exportations. La proximité de Fusan, qui n’est qu’à six heures de distance, rend inutile le commerce direct avec la colonie. Des vapeurs japonais de Fusan s’y arrêtent tous les jours, et les produits locaux sont amenés par des jonques du pays. Il y a une pêche abondante au large ; elle est complètement aux mains des pêcheurs japonais de Fusan. L’occupation principale sur la côte est la construction de la colonie. On s’y livre aussi un peu à l’agriculture et à beaucoup de bavardages.

Depuis l’insuccès de sa tentative contre Ma-san-po, la Russie a essayé d’obtenir la location à bail de Ching-kai-wan, qu’on nomme parfois Chin-hai ou Shin-hai, une baie située à l’extrémité sud de la péninsule coréenne, comme station navale. Ce port est exactement à mi-chemin entre Vladivostok et Port-Arthur. Étant donnée la situation géographique de Ching-kai-wan, son accaparement par la Russie était certainement de nature à soulever une opposition encore plus violente, de la part des Japonais, que dans le cas de Ma-san-po. Nam-pu, dont la Russie voulait s’emparer, est à environ vingt milles des limites du port à traité de Ma-san-po. Le gouvernement japonais, qui ne pouvait empêcher la Russie d’obtenir une station de charbon pour la Compagnie de Navigation Russe dans les limites du quartier étranger de Ma-san-po, s’opposa avec la plus grande énergie à ce qu’un terrain fût accordé aux Russes, pour les besoins de leur flotte, à vingt milles de là. Le Japon proteste également contre l’établissement d’un dépôt naval russe à Ching-kai-wan, où il n’y a pas de port à traité, et où, si le bail était confirmé, la Russie seule aurait accès.

Ching-kai-wan n’est qu’à quelques heures de bateau à