Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/270

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latrines de la maison sont situées sous là véranda. En dehors des limites du hameau, des perches et des nattes de paille indiquent le puisard du village, dont le contenu est répandu sur les champs à la saison.

Lorsqu’on jette un coup d’œil à l’intérieur des maisons, en traversant le village, on aperçoit un homme peignant ses longs cheveux, une femme battant les vêtements de son mari ou repassant avec une boule chauffée au charbon, de bois, et des tas d’enfants nus, rejetons de mères à peine sorties de l’enfance. Pour l’instant, le village semble mort. Au bruit que fait notre troupe, un enfant, mangeant du riz dans un plat, se montre à une fenêtre ; un homme se redresse sur ses pieds en bâillant bruyamment. Des femmes, portant des enfants suspendus à leurs seins ou attachés sur leur dos, en vêtements sales, et montrant à découvert un peu de leur poitrine bien développée et de leur dos malpropre, se rassemblent dans les rues. Tous considèrent les arrivants avec une curiosité indifférente, jusqu’à ce que nous leur adressions le souhait ordinaire : « Que la pluie tombe bientôt, braves gens ! » Alors ils s’inclinent respectueusement, et leurs visages s’illuminent aussitôt d’un sourire. De gentils petits marmots, leur peau nue tachée de boue, nous offrent, des fleurs et des vases d’une eau prise aux rivières près desquelles leurs ancêtres s’étaient établis.

En suivant la route qui serpentait à travers les montagnes, on apercevait, au-dessous, de longues vallées richement cultivées, et les moissons dorées rayonnant au soleil. Des pics de granit se dressaient comme des tours, leurs faces portant la trace des siècles et des tempêtes, leurs lignes abruptes se dissimulant derrière le rideau des sapins et des bouleaux. L’air était chargé dés senteurs du pin ; le ciel était clair et bleu. Dans le lointain, des