Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/271

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nuages d’une blancheur de neige flottaient en festons diaphanes dissimulant les arêtes des montagnes. Un détour brusque de la large vallée que traversait notre route, limitait la vue, mais nous devions marcher à l’ombre de ces pics éloignes, et la perspective dédommageait déjà de la montée escarpée.

Après avoir dépassé de quelques li Chyok-syong, une magistrature de quatrième classe, où les maisons sont recouvertes d’épaisses ardoises posées sur de lourdes solives, où les rues sont propres, et où la route et la rivière font également un détour, la vue des deux côtés de la route devient de plus en plus impressionnante.

Pendant des kilomètres et des kilomètres, nous ne rencontrâmes personne. Les villages étaient à une grande distance l’un de l’autre ; aux vallées fertiles succédèrent des gorges d’un vert sombre, sans culture, paisibles, inhabitables, d’une beauté grandiose. On était saisi et charmé de la parfaite immobilité et de la splendeur du panorama qui se déroulait. Le paysage resta le même jusqu’à ce que la route, que nous suivions lentement, quittât l’ombre agréable de la montagne pour descendre dans la plaine inondée de soleil. En continuant, les champs de riz et de blé disparurent, faisant place aux montagnes dont on avait déjà aperçu confusément les pics élevés, entourés d’un manteau de nuages. Pendant les deux jours suivants, la route monta et descendit, se déroulant en pentes continuelle aux flancs des montagnes.

Le voyage à Tong-ko-kai fut laborieux. Un jour, lorsque nous n’étions plus qu’à une faible distance de la concession, dans un tout petit hameau, de la couleur de l’ardoise et des blocs de granit, niché parmi la verdure, presque ignorant du monde extérieur, nous trouvâmes un endroit idéal pour établir notre campement du soir.