Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/283

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les chasseurs constituent une classe tout à fait à part dans le pays. Ils parcourent sans cesse et avec rapidité le terrain à la recherche du gibier, et ils sont nourris par les gens du village qu’ils habitent temporairement, en échange de la protection contre les bêtes sauvages que leurs prouesses assurent aux habitants de l’endroit. Leur arme principale est le fusil à pierre, qui leur vient du Japon. Le canon est orné d’incrustations d’argent et attaché au moyen de bandes minces d’argent ou de fer blanc. On charge cette arme avec des balles de fer, de la même grosseur que celles contenues dans les obus de sept livres. On y met le feu pour faire partir le coup, au moyen d’un rouleau de cordelette en paille tressée, qui reste allumé pendant toute la durée de la chasse. La monture est courte et légère. Quand le coup part, la crosse de cette arme antique et étrange s’appuie contre la pommette. Beaucoup de chasseurs, parmi ceux qui nous accompagnaient, portaient des cicatrices sous l’œil droit.

Leur costume est caractéristique et ils se distinguent aussi par leur hardiesse, leur intrépidité et leur libre allure. Leur uniforme se compose d’une chemise de toile bleue et d’un turban de coton bleu ou vert qu’ils enroulent deux fois autour de leurs cheveux et dont le bout effiloché retombe sur le front. Ils ornent leur coiffure de grains de couleur et ont autour du cou un collier fait de grains semblables. En travers de la poitrine ils suspendent des cordons de fèves auxquels sont attachés les ingénieux instruments de leur profession. Les chasseurs imitent très habilement les cris de divers oiseaux et animaux, particulièrement celui du faisan appelant sa femelle et celui de la daine appelant ses petits. Ils imitent l’appel du faisan au moyen d’une petite rondelle de fer de la