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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/291

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futur, incarnations de l’Unique et Sublime Sakya-mouni, dont les fidèles attendent la réapparition dans l’avenir. Des encensoirs de cuivre, des chandeliers et un livre de messe manuscrit en caractères chinois et coréens, posé sur un morceau de brocart fané, taché et poussiéreux, occupent le devant de l’autel. Au pied de cet autel élevé, d’où émane une étonnante impression religieuse dans la clarté crépusculaire de la salle, un prêtre passe certaines heures du jour et de la nuit profondément incliné, récitant et psalmodiant d’une voix monotone et avec de constantes génuflexions, les mots Na-mu Ami Tabul. Ces syllabes sont la traduction phonétique de certains mots thibétains, dont le supérieur lui-même fut incapable de m’expliquer le sens ; transcrites en caractères chinois, elles sont également inintelligibles.

D’autres temples de ce même monastère sont consacrés à la Demeure de la Vertu, aux Quatre Sagas et aux Dix Juges. À l’intérieur de ces édifices, Sakya-mouni et ses disciples siègent en diverses attitudes d’ineffable abstraction, contemplant les farouches images de démons et d’animaux, et la peinture des tourments d’outre-tombe réservés aux méchants. Beaucoup d’édifices de Chang-an ont été restaurés il y a peu d’années. Les travaux sont terminés depuis longtemps et les cours spacieuses sont maintenant remises en état. Les temples sont propres et immaculés, et tout le monastère témoigne du soin avec lequel il est entretenu.

En dehors des principaux temples, il y a de nombreux sanctuaires de moindre importance, situés dans les recoins de la forêt ; une scène pour des cérémonies religieuses les plus solennelles ; des édifices pour des cloches et les tablettes ; des écuries pour les poneys des nombreux visiteurs, un couvent de religieuses, un réfectoire