Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réputation, et il faut se remémorer, par-dessus tout, cette prompte remise de toutes les obligations, durant la guerre sino-japonaise, qui distingua la politique des envahisseurs vis-à-vis des intérêts locaux. Cette bienveillance se manifesta pour la seconde fois pendant l’insurrection des Boxers, et naturellement le frappant exemple offert par les Japonais, comparé à celui des Russes, n’a pas été perdu pour les Chinois. On se souvient aujourd’hui de ces choses en Mandchourie, et on peut compter qu’elles compenseront les sentiments réactionnaires qui peuvent se manifester en Corée. Pour ce qui est du service de santé des deux belligérants, il est à peu près équivalent. Le meilleur système des Japonais est compensé par les plus grandes facilités qu’apporte aux Russes la possession du chemin de fer pour le transport des blessés. Il faut toutefois remarquer que le principal service médical — la Société russe de la Croix-Rouge — est uniquement patriotique, et qu’il n’est en rien une organisation militaire. Elle peut être retirée du théâtre de la guerre à n’importe quel moment après la conclusion des principales opérations.

Il est difficile — sinon impossible — de s’avancer au delà de ces quelques observations avec quelque certitude, quoiqu’on puisse ajouter, comme remarque finale, que si le blocus de Port-Arthur par mer était réalisé d’une manière satisfaisante, et si Vladivostok était fermé par les glaces, l’estuaire des rivières Yalu et Lico permet de s’emparer d’une admirable position, d’où la situation des Russes dans la Mandchourie tout entière peut être très rapidement menacée. Les hypothèses, quant à la manière dont se déroulera la campagne sur terre, sont néanmoins absurdes, jusqu’à ce qu’on sache quelque chose du résultat des engagements sur mer par lesquels