la guerre doit s’ouvrir. En attendant, — le contribuable anglais ayant une connaissance douloureuse des frais qu’entraîne une guerre, — on s’est beaucoup occupé de la situation financière des deux pays. Un grand financier allemand, intéressé dans la dette publique de la Russie, m’expliquait dernièrement qu’une très large part des sommes prélevées pour la construction des chemins de fer russes reliés au Transsibérien et à la ligne de Mandchourie, a été, de temps à autre, mise de côté pour augmenter le trésor de guerre. Ces sommes, jointes à celles recueillies par le comte Mouravieff avec l’assentiment de M. de Witte, et comprenant les fortes différences qui ont fait retour à l’État, par suite des économies réalisées dans les divers départements l’année dernière, représentent un capital approximatif de cent millions dé livres sterling. En face de cette accumulation de capitaux, on dit que la position du Japon est extrêmement favorable. Il y a, je crois, à la Banque Centrale, une réserve en numéraire qui s’élève à 113.000.000 de yens, plus 40.000.000 de yens à Londres. Néanmoins, la marge de la banque pour l’émission des billets est de 35.000.000 de yens, somme qui sera dépassée après le nouvel an. Le Trésor a trois fonds capitaux s’élevant ensemble à 50.000.000 de yens, sans compter quelques millions à Londres qui restent de la vente d’obligations de 1902.
Enfin, il y a de grandes sommes qui dorment dans toutes les banques du pays, et on a rendu une ordonnance qui donne un crédit illimité au gouvernement.
Les agissements récents des Russes en Mandchourie tendent naturellement à confirmer l’opinion que la guerre est peut-être imminente. Néanmoins le bluff fait partie intégrante de la diplomatie russe, et il y a des raisons de croire que les intentions de la Russie en Extrême-Orient