Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/308

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tements étaient propres, confortables et clairs. Des tablettes étaient suspendues aux murs, où étaient inscrits les noms et les titres des hôtes précédents. De hautes murailles entouraient l’édifice et des portes massives mettaient le local à l’abri d’une intrusion inattendue. La vie de ces campements est faite d’une paix et d’un bonheur idéal. On pouvait travailler sans être troublé ni tourmenté par les influences du dehors. Nous n’avions en réalité aucune idée d’une autre existence. Nous vivions dans la retraite d’un sanctuaire, où les craintes mortelles n’avaient pas pénétré et où les tribulations, qui assiègent l’humanité, étaient inconnues.

Après Shin-ki-sa on arrive, après un voyage de quinze li par une excellente route dans la direction est-nord-est, à Syong-chik, situé sur la côte. La vue et l’odeur de la mer, après les désagréments et les fatigues de Shin-ki-sa, nous furent particulièrement agréables. Entre Yu-chom-sa et Shin-ki-sa, le pays est coupé de marais et de champs de riz. Les difficultés rencontrées parmi ces marécages et ces boues retardèrent beaucoup les chevaux. La route par la côte, si elle est rude et pierreuse par endroits, est du moins exempte de ces obstacles, et ses sinuosités ne sont pas dépourvues d’agrément. Serpentant parmi des pentes basaltiques, escaladant leurs surfaces unies par une série de degrés grossièrement taillés, elle descend jusqu’au sable de couleur brillante. Un crochet par l’intérieur des terres vers l’ouest et le sud-ouest, évite les contreforts abrupts d’une chaîne de montagnes voisine.

La mer lèche en murmurant le sable, et la brise légère ne ride qu’à peine l’étendue bleue ; les variations constantes que présentent le sable d’or, la mer étincelante, les vallées et les collines verdoyantes, contribuent