Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/307

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bontés, par une prévenance attentive et le souci constant de tous nos besoins, s’était établie entre les moines et nous. Ils nous consultaient au sujet de leurs indispositions, qui étaient ordinairement une indigestion aiguë ou une dysenterie intermittente. Mes médicaments se limitaient à des pilules de quinine et à un flacon de sels ; ils acceptaient l’un et l’autre remède avec reconnaissance et beaucoup de philosophie résignée. Mais, tout en continuant à venir nous visiter aussi volontiers qu’auparavant, je remarquai qu’ils ne se présentaient plus aussi souvent, comme malades, pour être soignés. Quand vint le moment de notre départ, on nous força d’accepter beaucoup de petits cadeaux. Pendant longtemps il nous fut impossible d’obtenir le compte de ce que nous devions au monastère. À la fin, l’insistance de l’interprète triompha. Quand nous eûmes ajouté au paiement quelques dollars pour le fonds du monastère, les expressions de gratitude avec lesquelles ce don fut reçu auraient presque fait croire que c’était nous qui nous étions montrés bienveillants et hospitaliers à leur égard.

Notre logement à Yu-chom-sa ne fut en rien inférieur, et non moins délicieux par sa situation, à celui que nous venions de quitter. Du bâtiment des pèlerins à Yu-chom-sa, on jouit de la vue du torrent de la montagne, qui se précipite à travers les pentes rocheuses et boisées de la vallée. À Chang-an-sa, nous campions sous l’abri de la spacieuse véranda qui entoure le Temple des Trois Bouddhas, en évitant autant que possible de nous servir de l’édifice sacré. À Yu-chom-sa, cette réserve fut inutile ; l’édifice mis à notre disposition était celui qui était habituellement réservé aux visiteurs d’un caractère officiel de passage au monastère. Les appar-