Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

merce prospère d’exportation. Pour le moment, on n’en retire que juste de quoi vivre, et les jours de prospérité n’ont pas encore lui. L’industrie est complètement paralysée par les exactions des fonctionnaires ; les pêcheurs, comme les paysans, savent trop bien que la seule façon de se garantir contre les demandes du Yamen, est de rester dans l’extrême pauvreté.

Nous traversâmes beaucoup de villages de pêcheurs au cours de notre voyage. Ils se ressemblaient tous, ne différant que par leur importance, le nombre des bateaux de pêche tirés sur le rivage, la force de leurs odeurs. La misère et la malpropreté de ces hameaux étaient extrêmes. Les gens semblaient dépourvus de toute vie spirituelle, satisfaits de passer leur existence vide et crapuleuse à bâiller, dormir et manger tour à tour. En dépit de l’argent offert, il nous fut impossible de louer leurs services pour une journée de pêche. Le résultat de cette indifférence de la part des gens du pays, est que les pêcheurs japonais sont en train de s’emparer des pêcheries de la côte. Si ces gens mornes, rêveurs et sales ne se réveillent pas bientôt, la pêche dans leurs propres eaux leur sera enlevée. Les Japonais prennent le poisson en toute saison ; les Coréens ne pêchent qu’à une certaine époque de l’année. Leur influence va donc diminuant de jour en jour dans une industrie d’un profit tel, que dix mille bateaux de pêche japonais en vivent déjà.

Il est dangereux, en raison de la malpropreté des villages, de s’y arrêter. Il est plus prudent de camper au dehors en plein air. Pour mon malheur, je me suis arrêté dans plusieurs d’entre eux. À Wha-ding, village situé à soixante-quinze li de Won-san, je fus torturé par les insectes comme je ne l’avais jamais été auparavant en Australie, en Amérique, en Afrique et en Asie. Les puces