Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/315

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étaient partout ; elles flottaient dans l’air, comme les parcelles de sable fin soulevées par les vents du nord-ouest, en Nouvelle-Zélande et par les vents chauds, en Afrique. Ici tout était recouvert d’un enduit pénétrant de puces. C’est à Wha-ding que j’ai passé une des nuits les plus cruelles que j’ai connues. Il était impossible de rester debout, également impossible de rester assis ; on ne pouvait, bien entendu, songer à dormir. Nous secouâmes nos vêtements, nous nous baignâmes, nous nous lavâmes, nous nous mîmes de la poudre. Chaque effort nous causait une torture, et toutes les précautions augmentaient l’ironie de notre situation. Pour ajouter aux fléaux de cet endroit maudit, nous étions assourdis par les incantations d’un sorcier qui nous fendait les oreilles et qui avait été loué par l’aubergiste du village pour exorciser un démon qui l’avait ensorcelé. Nous nous demandâmes ensuite s’il fallait attribuer à cela l’activité diabolique de la vermine. Après avoir essayé inutilement de nous arranger avec le magicien en le corrompant à prix d’argent par l’entremise de mon interprète, nous décidâmes que l’un des conducteurs tiendrait le rôle de l’esprit malin. Il sortit dans la nuit et se mit à hurler plaintivement, pendant que nous réunissions les anciens et le nécromant, et alors nous déchargeâmes gravement nos revolvers dans les ténèbres sur l’esprit qui s’enfuyait. Malheureusement, nous ne parvînmes pas à convaincre le sorcier que l’esprit avait disparu. Il fallut que, perdant patience, je précipitasse ses gongs et ses cymbales dans un puits, où je le jetai ensuite lui-même, pour que nous fussions débarrassés des tortures de ce fléau supplémentaire.