Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/332

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mentaires. L’habitation et les serviteurs leur sont fournis gratuitement, ou bien ils reçoivent une indemnité de logement ; ils ont un subside pour l’éducation des enfants et ils touchent une somme annuelle pour chaque enfant. En général, les missionnaires américains ont beaucoup d’enfants, et la famille vit à l’aise et dans un luxe relatif. Ils occupent en Corée les maisons les plus agréables et les plus confortables des quartiers étrangers, et ils me semblent tirer de leur situation le maximum de profit avec le minimum de peine. Je ne sais si c’est avec la permission des directeurs des missions américaines que leurs représentants combinent les soucis commerciaux et la conversion des infidèles. Quand un missionnaire consacre une bonne partie de son temps à des travaux littéraires, à l’administration d’une agence d’assurances, aux soins d’un jardin fruitier, ou à des opérations commerciales, il me semble que les intérêts de ceux qui sont dans les ténèbres doivent souffrir.

Les missionnaires américains ont fait de la Corée leur terrain de prédilection. Les convertis, qui prononcent les formules chrétiennes avec un fort accent américain, sont une des caractéristiques de la capitale au vingtième siècle. Les quartiers généraux de missions, que l’on a créés en un grand nombre d’endroits, sont aujourd’hui prospères. Ils trouvent beaucoup de sympathie et de soutien parmi la population indigène. La façon dont la plupart des œuvres des missionnaires se soutiennent d’elles-mêmes, justifie l’esprit de tolérance qui distingue l’attitude du peuple à l’égard de la propagande. Il ne faudrait pas supposer que ces œuvres fussent agréables à toutes les nuances de l’opinion indigène. Les émeutes et l’effusion de sang souillent la route du prosélytisme, et la crédulité des indigènes amène des sacrifices d’existences.