Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/355

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

appelé à monter sur le trône. À l’occasion, on a jugé Kang-wha un lieu d’exil convenable pour les monarques détrônés, les rejetons embarrassants du trône et les ministres en disgrâce.

Sur deux points de l’étroit canal qui sépare, à l’est, l’île de la terre ferme, on trouve des bacs pour passer les voyageurs. Kang-song, où le courant fait un détour brusque entre les falaises basses, rappelle l’expédition américaine de 1871 ; près de l’entrée sud du détroit et tout près du bac sont les forts qui repoussèrent l’assaut des Américains. Les rapides et le tourbillon fameux de Son-dol-mok, qui sont la terreur de la côte, sont tout près. Il y a de nombreux forts élevés le long des côtes de l’île, rappelant les fortins qu’on voit en Angleterre. Ils n’ont pas tous été bâtis en même temps ; la plupart ne datent que de la fin du dix-septième siècle, dans les premières années de Suk-chong. Le. rempart de la côte orientale, quii s’élève au-dessus du détroit et de la rivière, fut construit en 1283. Ko-chong, de la dynastie de Koryo, fuyant devant l’invasion mongole de cette époque, transféra sa cour et la capitale de Song-do à Kang-wha. Kak-kot-chi, où est le second bac, est à quelques milles au delà de Kang-song. À l’endroit où le bac fait le service, la montagne de Mun-su s’élève de douze cents pieds au-dessus du niveau de la mer. D’une jonque, à quelque distance du rivage, on dirait qu’elle bloque le détroit, tellement les falaises de Kang-wha sont rapprochées de la terre ferme. Ce petit endroit fut le quartier général du corps expéditionnaire français en 1866.

La capitale de l’île, la ville de Kang-wha, est une citadelle crénelée, dont les murailles ont quinze li de circonférence, et sont percées de quatre portes surmontées d’un toit en pointe. C’est une ville de garnison,