Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/356

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qui présente un bel assemblage d’espaces verdoyants et de vieilles murailles en ruines. La guerre sino-japonaise, qui fut si fatale à un grand nombre de vieilles institutions de la Corée, a diminué la gloire antique de Kang-wha. Depuis deux cent soixante ans, avant cette campagne, Kang-wha était, au même rang que Song-do, Kang-chyu, Syu-won et Chyon-chyon, l’une des O-to ou Cinq Citadelles, dont dépendait la sûreté de l’empire. Elle possédait une garnison de dix mille hommes de troupe ; on comptait près de mille fonctionnaires divers. Le changement qui intervint dans les destinées du royaume modifia la fortune de l’île, qui est aujourd’hui administrée par un fonctionnaire de peu d’importance. Elle est encore cependant le chef-lieu d’une vaste région, et le centre commercial et industriel d’environ trente mille habitants. L’agriculture est la principale industrie ; la population travaille également à l’extraction de la pierre et à la fabrication des nattes. Au bord de l’eau il y a des salines ; la pêche, la fabrication restreinte de la poterie, la fonderie, le tissage de la grosse toile auquel s’emploient les paysannes, complètent les occupations des habitants. L’élevage du cheval, qui faisait naguère la célébrité de Kang-wha, est aujourd’hui complètement abandonné.

Il y a neuf monastères dépendant de l’île. Sept d’entre eux sont situés dans l’île ; le principal est le monastère fortifié de Cheung-deung, le Temple des Histoires, à trente li au sud de Kang-wha, autrefois poste avancé et sauvegarde du royaume, et célèbre par le revers qu’y éprouvèrent les troupes françaises en 1866. Mun-su-sa, situé en face sur la terre ferme, fait partie de cette petite colonie de retraites bouddhiques, de même que Po-mun-sa, situé dans l’île de Ma-eum-to et connu pour