Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/365

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par leur très sincère désir d’offrir un sacrifice à « Celui qui est béni entre tous ».

Deux dames coréennes de qualité vinrent, un matin, implorer l’intercession de Bouddha pour faire cesser leurs malheurs domestiques. Elles firent au monastère une offrande en monnaie coréenne, équivalant à dix shillings et s’entendirent avec le supérieur pour faire célébrer une messe de nuit dans le Temple des Grands Héros. Pendant l’après-midi, les prêtres préparèrent le temple où la cérémonie devait avoir lieu. On emprunta à la cellule du supérieur des rideaux ornés de dessins en style coréen, pour décorer le temple ; on fit cuire de grandes quantités de riz. De hautes piles coniques de sucreries et de gâteaux de sacrifice furent disposées dans de grands plats de cuivre devant le maître-autel, où se tenaient les trois figures de Bouddha dans leur attitude ordinaire de méditation divine. Devant chacune des figures était placée une tablette sculptée et dorée, haute de douze pouces, vis-à-vis de laquelle la nourriture était posée, et des vases d’encens allumé alternaient de distance en distance avec les plats. Aux deux extrémités de l’autel brillaient des cierges, dans de hauts candélabres ; au centre, suspendue à une longue chaîne dorée, était une lampe, faite d’un vase de jade blanc, où brûlait une mèche. D’autres petits autels étaient décorés de la même façon. Les accessoires du temple se composaient d’un gros tambour, d’une cloche massive et fêlée, datant du treizième siècle et d’une paire de cymbales. Il y avait là cinq moines ; les deux femmes étaient assises, en silence, à la gauche du supérieur. Les quatre prêtres se placèrent à droite — l’un près de la cloche, un autre près du tambour, et les deux autres près des cymbales, qu’ils firent résonner tour à tour. De chaque côté