Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/126

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donnait pas moins l’ordre de livrer bataille. D’Autheuil lança donc ses compagnies à l’attaque. Une grêle de boulets les arrêta. D’Autheuil reforma ses colonnes. À leur tête, il atteignait la base des retranchements, quand il tomba, blessé à la cuisse. On recula de nouveau. Le marquis de Bussy, un officier qui allait jouer un rôle considérable dans ces guerres, prit le commandement, et ramenant les hommes à l’assaut, escalada enfin les parapets, suivi de Chanda-Saïb et de ses Hindous. Ce fut un massacre ; l’ennemi ne résistait plus, malgré les efforts d’Anaverdikan, tué au moment où, comme un héros d’Homère, il provoquait Chanda-Saïb en combat singulier.

« Cette victoire inspira à Mousafer-Singue un respect singulier pour les Français. Lui et son armée avaient été simples spectateurs du combat. Dès lors, il forma le dessein de conquérir les États de Naser-Singue. Il disait hautement qu’avec cinq cents Français, il irait affronter le Grand Mogol dans Delhi. » Le soir de la bataille, qui avait eu lieu le 3 août, les deux nababs firent distribuer aux soldats français soixante-seize mille roupies. Quelques jours plus tard, on entrait à Arcate. Mousafer-Singue se proclamait soubab du Dékan et nommait Chanda-Saïb nabab du Carnate.

L’occupation d’Arcate effectuée, le premier acte de Mousafer-Singue fut de venir à Pondichéry s’incliner devant Dupleix. On le reçut avec pompe. Les troupes garnissaient les abords de la porte par où entra le nabab. Les canons tonnaient sur les bastions, qui avaient résisté aux boulets anglais. Les navires pavoisés lâchaient leurs bordées dans la rade. Dupleix, porté