Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/136

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pour Mousafer-Singue Adony, Raschpour, avec quelques territoires, et le Carnate pour Chanda-Saïb, ainsi que la confirmation des concessions accordées par Mousafer-Singue à la Compagnie. Il réclamait en outre Mazulipatam et l’île de Divy.

Les conférences renouées se succédaient régulièrement, et les affaires prenaient une bonne tournure, quand une mutinerie éclata dans le corps d’officiers de l’armée française. La moitié de ceux-ci étaient animés d’un détestable esprit. On les recrutait mal ; ils n’avaient pas le sentiment du devoir. Leur unique ambition, c’était de s’enrichir. Tous ceux qui n’avaient pas fait partie de l’armée de Duquesne se plaignaient de ne pas avoir eu leur part des trésors du rajah de Tanjore. Au fond, ils avaient peur de l’immense multitude qui campait devant eux. Leurs conciliabules leur montèrent encore la tête. Ils décourageaient le soldat par leurs cris.

Dupleix, inquiet, prit le parti décrire directement à Naser-Singue et de faire quelques faibles concessions, afin d’en finir. Puis il envoya Bury pour apaiser cette panique. C’était un homme peu fait pour accomplir un acte d’énergie ; quoique major général de l’armée, il n’obtint rien des mutins. Dans les premiers jours d’avril, ceux-ci, au nombre de quatorze, vinrent signifier à d’Autheuil qu’ils avaient pris le parti de retourner à Pondichéry, parce qu’il était absurde de vouloir résister à Naser-Singue. D’Autheuil n’épargna ni les prières ni les menaces pour ramener ces poltrons au sentiment du devoir militaire. Il leur montra l’infamie d’une désertion devant l’ennemi. Pour toute réponse, ils lui re-