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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/146

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ses troupes les principales citadelles de la région, Gingi, Trichinapaly ; il avait une armée nombreuse ; il pouvait compter sur l’appui des contingents anglais. C’était donc pour le moment le seul adversaire redoutable. Dupleix se décidait à concentrer contre lui tous ses efforts. Il sentait la nécessité d’agir vite et changeait brusquement ses lignes d’opération ; il ne se souciait plus de Naser-Singue et d’Arcate ; il n’avait plus qu’un objectif, Méhémet-Ali.

Le nabab campait avec son armée sur les bords du Pounar, près du fort Saint-David. Il était donc à une courte distance de Pondichéry et ses coureurs pouvaient battre l’estrade jusque sous les remparts de cette ville. Rester maître, pendant la concentration des troupes, de tout le pays jusqu’au Pounar, était pour Dupleix d’une importance capitale, et pour cela le meilleur moyen, c’était d’occuper devant l’ennemi une position fortifiée. Or il y avait en face du camp de Méhémet-Ali, à Tiravadi, une pagode qui dans nos mains pouvait jouer le rôle d’une forteresse. Dupleix donna à d’Autheuil l’ordre de s’y établir. L’opération se fit sans résistance. L’ennemi ne soupçonna l’importance de cette place improvisée que lorsque nous y fûmes installés. Il fit alors d’énormes préparatifs pour la reprendre. Naser-Singue envoya un corps de vingt mille hommes à Méhémet-Ali, et les Anglais lui accordèrent un secours de quatre cents Européens et de cinq cents cipayes. Le 30 juillet, toutes ces forces parurent devant Tiravadi. D’Autheuil repoussa sans grand’peine les attaques de ses adversaires, qui, découragés, changèrent de tactique et bombardèrent la pagode. Ils