Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/147

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n’eurent pas plus de succès ; notre artillerie eut vite raison de la leur. Au bout de dix heures, ils furent contraints de se retirer, en abandonnant un nombre considérable de blessés et de morts. D’Autheuil ne les poursuivit pas et resta immobile, malgré les instances de Dupleix.

La mésintelligence ne tarda pas à éclater au sein de l’armée coalisée. Méhémet-Ali ne voulut plus entendre parler des Anglais, qui, pas plus que les Hindous, n’avaient pu escalader les retranchements français ; il avait peur d’être attaqué en rase campagne et voulait gagner Arcate. Les Anglais, dont on n’écoutait plus les conseils, qui ne recevaient plus d’argent, se découragèrent et regagnèrent Saint-David, le 30 août.

Dupleix saisit l’occasion. Il envoya à Tiravadi treize cents Européens, deux mille cinq cents cipayes, mille chevaux, commandés par Chanda-Saïb, et adressa à d’Autheuil, dont il redoutait la lenteur, l’ordre d’attaquer immédiatement. Il lui fournissait en même temps les renseignements les plus précis sur la position de l’ennemi, occupé à préparer la retraite.

Après une reconnaissance hardie, d’Autheuil forma son armée sur trois colonnes et se mit en marche le 1er septembre ; La Touche était à la droite ; le marquis de Bussy commandait la gauche. Une heure après, on était en face des bandes de Méhémet-Ali. Le camp du nabab se développait sur la rive du Pounar, adossé au fleuve et appuyé sur deux villages ; il ne présentait pas une ligne continue de retranchements. Les ingénieurs hindous s’étaient contentés d’élever çà et là des redoutes et des épaulements, que l’infanterie garnissait. La ca-