vantage pour lui faire faire semblant de reprendre courage. Battre le fer pendant qu’il est chaud est le seul parti convenable avec cette race indigne. » Quelques jours après, il lui adressait cette rebuffade : « Au lieu de m’encourager, il semble que vous ne cherchiez qu’à me dégoûter et à m’engager à jeter le manche après la cognée. Duquesne, lui aussi, a des pluies et les supporte. » Il eut beau rappeler l’immensité des sacrifices accomplis, la grandeur du but à atteindre, dont un dernier effort nous séparait uniquement, tout ce qu’il put obtenir, ce fut d’empêcher d’Autheuil de reculer. L’armée resta sous la pluie, dans ses positions.
Les plénipotentiaires de Naser-Singue arrivèrent à Pondichéry, pendant ces démêlés du gouverneur et du général. Leur premier acte fut de demander à Dupleix de formuler ses volontés, et sans attendre la réponse, ils proposèrent qu’avant de commencer la négociation, on suspendît d’abord les hostilités, qui n’avaient plus de raison d’être, puisqu’on cherchait une base d’entente, commune aux deux partis. Ils insistèrent fortement là-dessus et finirent par prier Dupleix d’envoyer des ordres à d’Autheuil pour arrêter la marche sur Arcate, en protestant des intentions pacifiques du soubab, qui se replierait aussitôt sur cette ville avec l’intégrité de ses forces.
Le piège était grossier. Dupleix répliqua froidement que ses dispositions étaient toujours les mêmes, qu’il n’avait rien de plus à cœur que de voir la paix régner dans l’Inde ; que le seul et unique moyen d’établir la concorde dans ce pays livré aux fureurs de la guerre, c’était de rendre la liberté à Mousafer--