nerie. Dès lors il dissimula ses véritables dispositions, et quelques jours après, en secret, envoya à ses plénipotentiaires l’ordre de terminer tout immédiatement en accédant aux demandes formulées par Dupleix.
Il était trop tard. Le gouverneur général, lassé des lenteurs des diplomates hindous, voyant le retour du beau temps, pressé par les conjurés d’agir et de dénouer en une heure le drame qui se déroulait depuis tant de mois, avait expédié à La Touche, chargé du commandement à la place de d’Autheuil, malade de la goutte, l’ordre d’attaquer sans aucun délai l’armée de Naser-Singue. La Touche arriva dans la nuit du 15 novembre en face de l’ennemi ; il n’avait que cinq cent soixante-cinq soldats français et deux mille cipayes.
Naser-Singue, réveillé par la fusillade, ne croyant pas à une attaque, puisque, à l’heure actuelle, ses envoyés avaient dans les mains les instructions pour la conclusion de la paix, s’imagina avoir affaire à quelques Français ivres et ne s’inquiéta pas tout d’abord. La défection de tout le contingent des nababs de Canoul et de Cadapa, qui évacua ses positions aux premières décharges, l’intensité de la canonnade, le firent revenir de son erreur. Montant sur son éléphant, il se plaça au centre de son armée, ayant à côté de lui Mousafer-Singue et un bourreau. Prenant au sérieux son devoir de général, il s’efforça de paralyser l’élan des Français par une résistance acharnée ; mais, comme toujours, les premières salves de l’artillerie européenne rompirent les rangs de la cavalerie hindoue, et la mousqueterie et les charges à la baïonnette dispersèrent l’infanterie.