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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/191

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apprenant que sa capitale était menacée, Balladgi-Rao et ses hordes étaient revenus en toute hâte. Le Peishwa avait perdu sa jactance du début ; il laissait voir des dispositions pacifiques et envoyait des émissaires. « C’eût été folie que de se fier à ses paroles. » On continua donc à s’avancer dans cet ordre : à l’avant-garde, Kerjean avec une compagnie de grenadiers, 60 Cafres, 500 cipayes et 4 canons ; à la droite, Dugray avec une compagnie française, 300 cipayes, 3 canons et 600 Hindous ; à la gauche, Ruflet avec pareilles forces. L’arrière-garde, sous Vincent, comptait une compagnie de grenadiers, 500 cipayes, 4 canons et 20,000 indigènes. L’artillerie indienne, les éléphants, 12,000 cavaliers et une multitude d’irréguliers venaient ensuite.

Au sortir des défilés, où cent hommes résolus eussent arrêté l’armée, on rencontra les Mahrattes. L’issue de la guerre dépendait réellement du combat qui allait s’engager. Les Français formèrent le carré, les canons au centre. Les cavaliers mahrattes exécutèrent une charge vigoureuse et désordonnée. Le feu de la mousqueterie, la mitraille brisèrent l’élan de l’ennemi, qui, après des pertes cruelles, tourna bride et disparut. Les troupes de Salabet-Singue sentirent dès lors le courage leur revenir.

Balladgi-Rao demanda la paix ; on ne lui répondit point. Il fallait le dompter par des coups plus terribles. Cependant sa cavalerie caracolait sans cesse devant le camp ; elle paraissait et disparaissait sur les crêtes des collines, inquiétant perpétuellement les fourrageurs, mais prenant régulièrement la fuite à la vue de l’avant-garde française. Le 9 décembre, le ministre de Salabet-Singue, le rajah Ragnoldas, vint éveiller, à onze heures