n’accepte pas vos offres, faites-les sans balancer à Balladgi-Rao, et tombez avec lui sur Gazendi-Kan. La victoire alors vous est assurée. »
Ainsi Dupleix ne perdait pas l’espoir de sortir vainqueur de cette nouvelle épreuve. Il attendait un navire, le Prince, qui portait sept cents hommes et un vétéran des guerres indiennes, le major de la Touche, dont il connaissait l’audace et la capacité. Avec ces renforts, avec ce général à la tête des troupes, Dupleix comptait reprendre le terrain perdu, secourir Bussy et triompher de ses ennemis du Sud et du Nord.
C’étaient là des illusions ; elles s’évanouirent peu à peu l’une après l’autre. Les jours s’écoulaient, et le Prince n’était pas signalé ; il n’arriva jamais, il avait brûlé en mer, avec tous les passagers. Du 22 août au 15 octobre, la situation changea entièrement ; de bonne, elle devint mauvaise. Dupleix, qui ne pouvait pas envoyer un homme à Bussy, commençait à partager les craintes de ce dernier.
« Ce que vous me mandez, écrivait-il le 16 septembre, me fait trembler, et si vous m’aviez informé plus tôt de votre extrémité, je vous aurais donné l’ordre de revenir… Votre salut doit être mon unique soin… Pourquoi le nabab ne met-il pas en gage ses joyaux ? Enfin, si toutes les ressources manquent et que trois ou quatre lacs de roupies peuvent vous tirer de presse, je suis prêt à les sacrifier, dussé-je vendre jusqu’à ma dernière chemise. Il est juste que je supporte cette dépense. Je suis le seul moteur d’une entreprise à laquelle je n’aurais jamais dû penser. J’aurai bien des alarmes, avant d’être tranquille. »