de la Compagnie et redoublèrent ses inquiétudes :
« L’objet de cette lettre particulière, Monsieur, est de vous instruire de la décision du Roi et de la Compagnie, sur le secours de quinze cents hommes demandés par Mousafer-Singue. Vous avez bien senti vous-même tout l’inconvénient de cette demande ; mais il semble que vous soyez seulement porté à le réduire au nombre de mille hommes, et que vous ne trouviez pas un grand inconvénient à accepter la proposition sur cette réduction. Nous pensons autrement sur cet article ; nous voyons toute la peine que vous avez eue à terminer les troubles de l’Inde…
« Nous craignons tout ce qui pourrait aguerrir les naturels du pays. Y a-t-il quelque chose plus capable de les discipliner, que d’avoir toujours sous les yeux un corps de troupes, qui deviendrait lui-même inutile si on ne le maintenait dans une exacte discipline ? Les naturels du pays, une fois aguerris, ne deviendraient-ils pas nos maîtres, et devons-nous hasarder de nous trouver dans un état si dangereux ? Il est temps de borner l’étendue de nos concessions dans l’Inde. La Compagnie craint toute augmentation de domaine. Son objet n’est pas de devenir une puissance de terre.
« Le parti que nous devons prendre est celui d’une exacte neutralité. Se lier avec Mousafer-Singue et Chanda-Saïb dans des engagements ultérieurs, ce serait s’exposer à servir leur ambition et à perpétuer dans l’Inde des troubles qui ne pourraient jamais manquer d’être funestes à notre commerce. Un revers seul peut suffire pour nous faire perdre la supériorité que nous avons acquise, et vous avez pu voir par les