Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/270

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les officiers et les soldats avec la plus grande courtoisie.

Les vassaux de Salabet-Singue et les zémidars suivirent ponctuellement les ordres du ministre ; ils prirent un malin plaisir à susciter toutes sortes de difficultés aux commandants des détachements, qui bientôt ne surent plus où donner de la tête et se rendirent odieux ou ridicules.

Saïd-Lasker-Kan résolut alors d’enlever le soubab aux Français, pour le mieux dominer. Salabet-Singue était d’un esprit faible. Il ne verrait bientôt plus que par les yeux du ministre, et il ne serait pas alors difficile de lui faire signer l’ordre de renvoyer les troupes de Dupleix. 11 persuada au monarque, en faisant valoir les raisons politiques les plus spécieuses, de retourner à Aurungabad et de ne se faire accompagner que d’une faible escorte française. Le temps était venu de montrer, disait le ministre, que s’il plaisait au souverain du Dékan de garder dans son royaume de valeureux auxiliaires comme les Français, il n’avait pas besoin de leur secours. Il fallait en un mot prouver que le pouvoir du soubab était solidement établi, et que son trône pouvait rester debout sans être étayé par les baïonnettes et les fusils de la France. Salabet-Singue, dont l’amour-propre était flatté, accepta joyeusement ce projet de voyage.

Il ne restait plus qu’à se débarrasser de Goupil, « qui, tout nul qu’il était, occupait, en vertu de sa commission de commandant par intérim des troupes françaises, une position qui, le complot étant arrivé à maturité, lui laissait auprès du soubab une influence suffisante pour le faire avorter. Il alla trouver Goupil,