Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/271

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lui fit part des pérégrinations projetées, lui communiqua l’intention du soubab de ne prendre avec lui qu’une petite escorte de troupes françaises, et lui demanda de la commander. Goupil répondit que son devoir était de rester avec le gros de ses forces, et que, l’escorte étant si peu importante, il suffirait de la mettre sous les ordres d’un officier d’un rang inférieur. Il demeura donc à Hyderabad et envoya M. de Jainville, officier de peu de poids et d’expérience, pour commander l’escorte du soubab. » On atteignit Aurungabad sans incident[1].

Saïd-Lasker-Kan se croyait maître de la situation. Il comptait sans la vigilance de Dupleix, qui savait déjà la trahison du ministre. Dupleix, dont la méfiance était, comme on le sait, éveillée depuis longtemps, avait entouré Saïd-Lasker-Kan d’agents fidèles chargés d’épier toutes les actions de celui-ci. Ils interceptèrent une lettre adressée par le traître à Saunders. C’était le plan du complot. Ils l’expédièrent en hâte à Dupleix, qui écrivit aussitôt à Bussy pour lui donner l’ordre de quitter Mazulipatam au plus vite, même si sa santé n’était pas rétablie, et de retourner immédiatement à Hyderabad pour reprendre le commandement de l’armée. « Vous n’y serez pas rendu, lui disait-il, que vous sentirez toute la nécessité de ce voyage et que tout y était perdu sans votre présence. Toutes les lettres que je reçois me font dresser les cheveux. La débauche en tout genre y est poussée à l’excès, et la nation tombée dans un mépris que vous seul pouvez faire cesser. »

  1. Malleson.