Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/280

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Cette résurrection de l’armée française mit Lawrence en fureur. Il était très-inquiet au sujet des troupes que Naud-Rajah tenait bloquées dans Trichinapaly ; il savait que celles-ci souffraient de la famine. Il eût voulu aller à leur secours, il avait déjà préparé le matériel d’une expédition destinée à ravitailler la forteresse qui lui semblait, à bon droit, le plus solide appui de la puissance anglaise dans l’Inde, et il était encore une fois arrêté de la façon la plus cruelle et la plus imprévue, par cet « infernal » gouverneur, qu’il croyait terrassé. Il fallait à tout prix chasser les Français de leurs fortifications improvisées.

Il réunit toutes les forces dont il pouvait disposer, six cents Anglais environ, avec deux mille cipayes, pour tenter un suprême effort contre les redoutes de Maissin.

L’élan des compagnies anglaises se brisa contre les retranchements ; après des pertes sensibles, elles reculèrent. L’impossibilité d’une escalade, d’un coup de main, était démontrée ; Lawrence changea le mode d’attaque. Il résolut de pratiquer, à l’aide de l’artillerie, une brèche dans le talus de l’ouvrage. Il amena des pièces de vingt-quatre et éleva une batterie, qui ouvrit le feu sur le terrassement. Au bout d’un jour ou deux, il demeura évident que ce n’était pas encore à l’aide de ce moyen qu’on délogerait les Français. Les boulets anglais s’enfonçaient dans le sable et ne causaient aucun dommage sérieux au parapet. Lawrence, désappointé, se vit forcé d’enlever ses canons. Il rôdait comme un loup autour du camp ; il cherchait un point faible et n’en trouvait pas. Il renonça enfin,