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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/317

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permettre au moins que Papiapoulé signât ce compte ; je le refusai encore. »

Dupleix voulut alors remettre ses réclamations à Godeheu, qui répondit qu’il n’avait pas qualité pour les recevoir ni les viser ; que c’était l’affaire de la direction de Paris ; qu’au reste, ayant si peu de temps, il ne serait pas possible de se débrouiller dans ce chaos de chiffres. Dupleix lui fit dire alors « qu’il ne demandait autre chose que la nomination de quelqu’un pour certifier que les pièces justificatives, en toute sorte de langues, avaient réellement rapport aux articles énoncés dans le compte, que cela n’engageait en rien le gouverneur. Godeheu, qui se doutait bien que la Compagnie ne s’en tiendrait pas là pour adopter ces pièces et la validité, nomma M. M. Guillard et Bourguenoud pour certifier l’existence seulement de ces pièces au rapport des interprètes. » Dupleix ne put donc rien obtenir[1].

Sans argent, pressé par des dettes criardes, il fut réduit à demander à Godeheu, sur la caisse de la Compagnie, en s’autorisant de ses avances, en excipant un billet de 420,600 francs, souscrit par la Compagnie elle-même à son profit, la somme de 100,000 roupies. Il n’obtint qu’un refus dédaigneux.

Godeheu alla jusqu’à ouvrir un paquet de lettres adressées par Dupleix au Père Lavaur, et loin de tenir secret un tel acte, plus digne d’un agent de police que d’un représentant du roi et de la France, il s’en glorifia près du ministre comme d’une victoire diplomatique.

  1. Journal de Godeheu.