Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/337

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commencé, mettre dans l’Inde la Compagnie en état de subsister par elle-même[1]. »

Trois mois avant la mort de Dupleix, Kerjean se voyait contraint d’écrire à une personne influente la supplique que voici :

« Je puis sans doute, Monsieur, vous ouvrir mon cœur avec l’assurance que vous partagerez mes sentiments, parce que vous êtes un galant homme, que les malheureux ont de véritables droits sur vous et qu’on peut vous proposer le bien avec sûreté… M. Dupleix est, comme vous le savez, dans la position la plus affreuse. Les gens qui ont mis sa maison à bail judiciaire et auxquels elle a été adjugée pour douze cents francs viennent de lui signifier par le défaut de payement, ainsi qu’à sa femme, de vider la maison. On a fait les mêmes démarches vis-à-vis de M. de Montlezunt ; sans doute que lundi nous aurons notre tour. M. Chandelier, de Paris, fournisseur de sa maison, peut et doit faire vendre les meubles. Nous avons garnison chez nous pour la capitation, si bien, Monsieur, que par le défaut de mille francs, nous sommes tous au moment de crouler. M. et madame Dupleix sont bien véritablement sans la première ressource, et cela dans le moment où il a besoin de toute sa tête pour repousser les injures et les assertions captieuses que la Compagnie lui fait si indécemment dans son mémoire et dont nous pouvons dire à l’avance qu’il triomphera. »

Cette réplique de Dupleix, à laquelle Kerjean faisait allusion dans sa lettre, fut la dernière. Il la terminait,

  1. Cartwright.