fonde quand ils virent l’officier du Mogol se prosterner devant Dupleix, qui recevait ces marques de respect avec une dignité grave. Désormais, à leurs yeux, les Français et leur chef n’étaient plus des barbares, des infidèles, mais des amis et des égaux. Ce sentiment allait pénétrer peu à peu dans toute l’Inde. Il n’y avait plus qu’à laisser au temps le soin de développer et de fortifier ce courant d’opinions.
À son retour, Dupleix s’occupait des réformes à apporter dans l’administration de la Compagnie. Il s’empressait de réduire les dépenses, il surveillait les fonctionnaires. La question militaire excitait surtout le zèle du gouverneur. Il veut instruire son embryon d’armée et lui inculquer l’esprit de discipline et de devoir ; il s’efforce de créer des cadres solides ; il étudie les moyens d’assurer le recrutement des cipayes. Il cherche à relever le moral des troupes expédiées d’Europe. Restaient les fortifications. Pondichéry ne pouvait résistera une attaque des Anglais. Elle était à la vérité protégée du côté de la terre par une enceinte bastionnée à la Vauban ; mais les murs n’étaient pas partout en bon état. En outre, du côté de la mer, la ville était entièrement ouverte. La citadelle, quoique faisant face à la mer, n’avait qu’un rôle secondaire dans la défense. Une flotte ennemie pouvait, tout en bombardant la ville, donner, par un feu vigoureux, assez d’occupation à la forteresse pour que les chaloupes réussissent à débarquer tout un corps de troupes sur la plage, presque au cœur de la cité. Rien, pas même un fossé, n’arrêterait l’élan des compagnies de débarquement. Traversant la ville, elles prenaient les remparts à