n’y a plus à s’en dédire. » II annonçait alors la conclusion d’un traité contracté avec Morse, par lequel il s’engageait à remettre Madras aux Anglais, moyennant la somme de onze cent mille pagodes, en billets à une échéance assez courte.
Cette convention, La Bourdonnais n’avait pas le droit de la conclure. Pour le bien du service, le ministère avait laissé à l’amiral une grande liberté d’allure dans la conduite des opérations, c’est-à-dire dans tout ce qui relevait uniquement de la tactique et de la stratégie ; ses attributions étaient donc nettement définies ; elles n’avaient rien de politique et restaient purement militaires. Dès lors sa qualité était celle d’un chef d’escadre, exécutant sous sa responsabilité un plan concerté à l’avance avec le gouvernement. Il ressort de tous les faits et de la logique même que La Bourdonnais n’eut jamais le droit de contracter un traité avec l’ennemi. Cette faculté, prérogative essentielle du gouvernement, appartenait uniquement à Dupleix, qui seul commandait dans l’Inde et seul ; comme le disaient ses instructions, « avait le droit de faire ce qu’il jugerait à propos pour la conservation des forts et établissements, ainsi que pour la gloire du roi ». Le ministère n’avait jamais eu la pensée d’octroyer à un amiral les mêmes droits qu’à un gouverneur ; La Bourdonnais, affranchi de toute entrave dans les questions de tactique, restait donc soumis à Dupleix en matière de politique pure.
Il ne pouvait concevoir de doute sur son rôle, et en admettant qu’il en eut, le souvenir des engagements pris par Dupleix avec le nabab d’Arcate devait les