Les spathes exceptionnelles
Tendent leurs cornets à tes pleurs,
Le grand lis farde ses pâleurs
Au doux soleil de tes prunelles.
Émerveillé, le papillon
Agite ses ailes et joue,
Perplexe entre le vermillon
De tes roses et de ta joue.
À tes attouchements subtils,
À tes coups d’ongles, le pétale
Voluptueusement s’étale
Et forme une alcôve aux pistils.
Le scarabée aux ailes bleues
A remué la patte. Il court
À vos mâts de cocagne, queues
D’œillets auxquels il fait sa cour !
Cependant les floraisons fausses
Se groupent en riches bouquets
Parfumés à tes doigts coquets,
Ô modiste ! et, — métamorphoses ! —
Parmi ces fleurs mortes prenant
Vie à ta main providentielle,
Tu me parus, incontinent,
Être la fleur artificielle !
VIERGES BYZANTINES
Dans son impalpable peignoir
De tulle noir
Certe elle est plus originale
Que virginale.
Son corps de plâtre a des luisants
Bien séduisants :
Il semble, en le crépon morose,
Un éclair rose.