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Sans soif, — ainsi qu’elles caressent, —
Elles boivent comme des trous.
Leurs cerveaux constamment paressent :
Elles n’ont ni mots, ni froufrous
Et conservent aux équipées,
Intacte, leur mince raison.
Ô désespérantes poupées
Dont le ventre est rempli de son !
Elles n’ont ni désir, ni rêve,
Ni rire intelligent, ni pleur :
Ces piteuses fillettes d’Eve
Ont croqué la pomme en sa fleur.
II
Artistes, mes frères, poètes,
Idéalisons nos plaisirs,
En ne livrant jamais aux bêtes
Nos insatiables désirs !