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Vous nous avez vaincus et faits prisonniers ; mais qu’importe, les hommes vaillants doivent mourir en pays ennemi. Notre pays est grand, et nos amis sauront bien nous venger. » Les autres leur répondirent : « Oui, vous avez tué un grand nombre des nôtres, et nous allons les venger. » Quand ces discours furent finis, chacun ramena ses prisonniers à sa cabane.

Au bout du troisième jour nous arrivâmes dans leur pays ; chaque peuplade conduisit ses prisonniers à son village. Ceux de Uwattibi, où j’étais, avaient, pour leur part, huit Indiens et les trois Mamelouks qui étaient chrétiens, savoir : Diego, son frère, et un troisième, nommé Antonio, qui avait été pris par le fils de mon maître : ils apportaient en outre les membres de deux autres Mamelouks pour les dévorer. Nous fûmes en tout onze jours absents.


Comment le vaisseau français à bord duquel ils avaient promis de me conduire à leur retour de la guerre était encore à Uwattibi.
CHAPITRE XLIV.

Quand nous fûmes de retour, je les priai de me conduire à bord du vaisseau français, comme ils me l’avaient promis, puisque j’avais été à la guerre avec eux, et que je les avais aidé à prendre leurs ennemis, qui étaient convenus eux-mêmes que je n’étais pas Portugais. Ils me promirent de le faire ; mais ils voulurent d’abord se reposer, et manger le mokaen, c’est-à-dire la chair rôtie des deux chrétiens.