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Ils ont aussi des petits filets qu’ils fabriquent avec une espèce de fil tiré de feuilles longues et pointues, qu’ils nomment tockaun. Quand ils veulent s’en servir, ils se rassemblent dans un endroit où l’eau n’est pas profonde, et commencent à la battre ; le poisson, effrayé, s’engage alors dans leurs filets, et celui qui en prend le plus partage avec les autres.

Ceux qui demeurent loin de la mer s’en rapprochent aussi quelquefois pour pêcher. Quand ils ont pris beaucoup de poissons, ils les font rôtir, les réduisent en poudre, et font si bien sécher cette poudre, qu’elle se conserve fort longtemps : ils la mêlent ensuite avec de la farine de manioc. Sans cette précaution, les poissons ne se conserveraient pas, car ils ne savent pas les saler, et d’ailleurs cette poudre prend moins de place que ne le feraient des poissons entiers.


De la conformation de ces peuples.
CHAPITRE VIII.

Les hommes et les femmes de ce pays sont aussi bien faits que ceux du nôtre, seulement le soleil leur a donné une teinte brune. Ils vont absolument nus, et ne se cachent même pas les parties honteuses ; ils se peignent le corps de diverses couleurs, et n’ont pas de barbe, car ils se l’arrachent avec soin. Ils se percent les lèvres et les oreilles, et ils y mettent des pierres comme ornements : ils se parent aussi avec des plumes.


Comment les Indiens faisaient pour couper avant d’avoir pu acheter aux chrétiens des haches, des couteaux et des ciseaux.
CHAPITRE IX.