Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, original 1557.pdf/161

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Quand les hôtes qu’ils ont invités sont arrivés des autres villages, le chef les salue, en leur disant : « Venez nous aider à dévorer notre ennemi. »

La veille du jour où ils commencent à boire, ils attachent autour du cou du prisonnier la corde qu’ils nomment massarana, et peignent la massue, nommée iwera pemme, avec laquelle il doit être assommé. Ils frottent cette massue avec une matière gluante ; prennent ensuite les coquilles des œufs d’un oiseau, nommé mackukawa, qui sont d’un gris très-foncé, les réduisent en poussière, et en saupoudrent la massue. Une femme vient ensuite gratter cette poussière ; et, pendant qu’elle se livre à cette occupation, les autres chantent autour d’elle. Quand l’iwera pemme est préparée et ornée de touffes de plumes, ils la suspendent dans une cabane inhabitée, et chantent à l’entour pendant toute la nuit.

Ensuite ils peignent la figure du prisonnier ; et, pendant qu’une femme est occupée à cette opération, toutes les autres chantent autour de lui. Aussitôt qu’ils commencent à boire, on amène le prisonniers, qui boit aussi et cause avec eux.

Après avoir bu pendant un jour, ils construisent au milieu de la place, une petite cabane où le prisonnier doit coucher.