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Les naturels en expriment le suc dans des vases, et s’en servent pour se peindre. Quand on le met sur le corps, il parait clair comme de l’eau ; mais au bout de quelques instants il devient noir comme de l’encre. Cette couleur dure pendant neuf jours ; et, quelque peine qu’on se donne pour la laver, il est impossible de l’enlever plus tôt.


Du coton, du poivre et de quelques racines qui servent de nourriture aux sauvages.
CHAPITRE XXXV.

Le coton croît sur un arbrisseau d’environ une brasse de haut. Cette plante a beaucoup de branches, la fleur ressemble à un bouton qui s’épanouit quand il est mûr. Le coton se trouve dans cette fleur, avec un grand nombre de petits grains noirs, qui sont la semence de la plante. L’arbrisseau est couvert de ces boutons.

On distingue deux espèces de poivre, le jaune et le rouge ; mais ils croissent de la même manière. C’est une petite plante d’environ deux pieds de haut. Quand le fruit est mûr, il est de la grosseur des baies que l’on trouve sur les haies ; les feuilles sont très-petites. Le fruit a un goût très-fort ; on le cueille quand il est mûr, et on le fait sécher au soleil. Il y a une autre espèce de poivre, qui ressemble à celle-ci, quoique plus petite ; on la fait sécher de la même manière.

Les sauvages cultivent aussi une racine, nommée jettiki, qui a très-bon goût. On coupe la plante par morceaux : on les fiche en terre, et chaque morceau produit beaucoup de racines. Cette plante rampe sur le sol comme le houblon.