Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, original 1557.pdf/180

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J’y trouvai un compatriote, fils de feu Loban Hess, qui me reçut très-bien : des marchands d’Anvers, nommés Schetz, y avaient un facteur, qui s’appelait Pierre Rosel. Ces deux personnes pourront témoigner comment je suis arrivé dans ce pays, et comment je suis tombé dans les mains des sauvages.

Les marins qui me rachetèrent étaient de Normandie, en France ; le capitaine du vaisseau était de Vatteville, il s’appelait Guillaume de Moner ; le pilote, d’Harfleur, se nommait François de Schantz ; l’interprête était du même endroit, il avait nom Pérot. Ce sont ces braves gens, (que le Seigneur les en récompense dans l’éternité), qui, après Dieu, m’ont ramené en France. Ils m’ont donné un passe-port, des vêtements, de l’argent pour faire mon voyage, et ils rendront témoignage de l’endroit où ils m’ont trouvé.

Je m’embarquai à Dieppe, en France, pour me rendre à Londres, en Angleterre. Les marchands de la bourse hollandaise, ayant appris du capitaine qui m’avait amené tous les malheurs qui m’étaient arrivés, m’invitèrent à dîner, et me donnèrent de quoi continuer ma route. Delà je partis pour l’Allemagne.

A Anvers, j’allai chez un marchand, nommé Gaspard Schetz, le même qui avait pour facteur Pierre Rosel, que j’avais connu à Saint-Vincent ; je lui racontai comment les Français avaient attaqué le vaisseau de son facteur à Rio de Janeiro, et avaient été repoussés avec perte. Ce marchand me donna deux ducats : que Dieu les lui rende.