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Les Portugais y ont un village, nommé Marin, dont le commandant s’appelait Artokoslie. Nous y débarquâmes nos prisonniers ainsi qu’une partie des marchandises, et nous nous préparâmes à continuer notre route pour chercher un chargement.


Comment les sauvages de Prannenbucke se révoltèrent et voulurent détruire l’établissement des Portugais.
CHAPITRE III.

Les naturels du pays s’étant révoltés à cette époque contre les Portugais, le gouverneur nous supplia, au nom du ciel, de nous rendre à Garasu, village situé à cinq milles de Marin : les sauvages menaçaient de l’assiéger, et il ne pouvait le secourir, craignant d’être attaqué lui-même.

Quarante hommes de notre équipage s’embarquèrent dans une chaloupe pour aller au secours de Garasu. Ce village est bâti dans un bras de mer qui s’avance deux milles dans les terres. Nous étions en tout quatre-vingt-dix chrétiens et une trentaine d’esclaves nègres et Brésiliens, tandis que les assiégeants s’élevaient au nombre d’environ huit mille. Garasu n’était défendu que par une palissade.