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Après y avoir pris de l’eau, nous continuâmes notre route ; mais, ayant été assaillis durant la nuit par un orage, nous perdîmes de vue les deux vaisseaux qui naviguaient de conserve avec nous. Le temps nous était toujours contraire ; car, lorsque le soleil est au nord de la ligne équinoxiale, le vent souffle presque toujours du midi, et cela pendant cinq mois ; de sorte que nous en fûmes quatre sans pouvoir suivre notre route. Mais, en septembre, le vent commença à tourner vers le nord, et nous pûmes nous diriger au sud-ouest, vers la côte d’Amérique.


Comment étant arrivés par 28 degrés, près la côte d’Amérique, nous ne pûmes trouver le port où l’on nous avait donné rendez-vous, et comment nous fûmes assaillis près de terre par un violent orage.
CHAPITRE VII.

Un jour, le 18 novembre, le pilote prit la hauteur du soleil et trouva que nous étions par 28 degrés. Nous nous dirigeâmes alors vers l’ouest pour chercher la terre, que nous découvrîmes le 24.

Nous avions été six mois en mer et nous avions couru de grands dangers. Quand nous approchâmes de la terre, nous ne découvrîmes ni le port, ni les signes de reconnaissance que le pilote en chef nous avait indiqués. N’osant pas entrer dans un port inconnu, nous nous mîmes à louvoyer devant la côte, et nous craignions à chaque instant de voir notre vaisseau se briser contre les rochers. Nous primes des tonneaux vides que nous liâmes ensemble, après y avoir mis de la poudre et les avoir soigneusement bouchés, et nous attachâmes nos armes dessus,