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La mer devint très-mauvaise, car il repoussait les vagues que le vent de nord-ouest avait élevées. Il faisait très-obscur, le tonnerre et les éclairs répandaient parmi nous une telle épouvante, que personne ne savait ce qu’il faisait, ni comment on devait manœuvrer. Nous croyions tous être noyés pendant la nuit, quand la Providence, qui n’avait pas cessé de veiller sur nous, permit que l’orage s’apaisât. Nous pûmes donc rebrousser chemin et recommencer à chercher le port, mais nous ne le trouvâmes pas à cause d’un grand nombre d’îles situées le long de cette côte.

Étant arrivés de nouveau par 28 degrés, le capitaine ordonna au pilote de passer entre les îles, et de jeter l’ancre pour voir où nous étions. Nous entrâmes donc entre deux côtes qui formaient un beau port, et nous y mouillâmes, après quoi nous nous mimes dans une chaloupe pour mieux examiner cette baie.


Comment quelques-uns d’entre nous étant partis pour examiner la baie trouvèrent une croix sur un rocher.
CHAPITRE IX.

Ce fut le jour de Sainte-Catherine de l’an 1549 que nous jetâmes l’ancre dans cet endroit. Le même jour, quelques-uns d’entre nous, bien armés, descendirent dans la chaloupe pour aller explorer la baie. Nous pensions nous trouver dans une rivière nommée Rio de San-Francisco, qui est aussi dans cette province. En remontant la rivière,