Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, original 1557.pdf/55

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Au bout de quelques mois, un commandant arriva de la part du roi ; car les habitants s’étaient plaints à sa majesté des attaques fréquentes des sauvages, lui représentant la beauté du pays, et combien on aurait tort de l’abandonner. C’est pourquoi cet officier, nommé Tome de Susse (Souza)[1], vint pour examiner l’endroit où les habitants désiraient qu’on élevât des fortifications. Ceux-ci lui représentèrent combien je leur avais été utile en venant m’établir dans cette maison, ce qu’aucun Portugais n’avait osé faire. Il se montra très-satisfait, et promit de faire valoir mes services auprès du roi et de m’en faire récompenser, si Dieu permettait qu’il revînt en Portugal. Comme le temps que j’avais promis de rester, c’est-à-dire quatre mois, était écoulé, je demandai mon congé ; mais le gouverneur et les habitants me sollicitèrent de demeurer quelque temps de plus. Je finis par leur promettre de servir encore deux ans, à condition qu’à cette époque on me permettrait de m’embarquer sur le premier vaisseau qui partirait pour le Portugal, et qu’à mon arrivée l’on me récompenserait.

Le commandant me délivra mon brevet comme c’est l’usage d’en remettre un à ceux des arquebusiers du roi qui le demandent. On reconstruisit les remparts en pierres, on y plaça quelques pièces de canon, et l’on m’ordonna de bien garder la place et l’artillerie.


Comment nous devions craindre les attaques de l’ennemi plutôt à certaines époques de l’année qu’à d’autres.
CHAPITRE XVII.