Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, original 1557.pdf/66

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ces femmes tombèrent sur moi, m’accablèrent de coups, m’arrachèrent la barbe, en disant dans leur langue : Sche innamme pepike a e. Je te bats au nom de mon ami qui a été tué par les tiens.

Ils me conduisirent ensuite dans une cabane, et me couchèrent dans un Inni, où les femmes recommencèrent à me battre et à me maltraiter, disant qu’elles me mangeraient bientôt.

Pendant ce temps, les hommes étaient rassemblés dans une autre cabane, et buvaient leur boisson, nommée Kawi, en présence de leurs idoles, qu’ils appellent Tamerka, et ils chantaient en action de grâce de ce qu’ils m’avaient fait prisonnier, comme elles le leur avaient promis.


Comment mes deux maîtres vinrent me trouver pour m’annoncer qu’ils m’avaient donné à un de leur amis, qui devait me garder, et me tuer quand le temps serait venu de me manger.
CHAPITRE XXII.

Je ne connaissais pas alors les usages des Indiens comme je les ai appris depuis, et je pensais qu’on allait me tuer, quand je vis arriver mes deux maîtres, dont l’un se nommait Jeppipo Wasu, et l’autre, qui était son frère, Alkindar Miri. Ils m’annoncèrent qu’ils m’avaient donné, comme marque d’amitié, au frère de leur père, Ipperu Wasu, pour qu’il me gardât et me tuât quand je devrais être mangé, ce qui illustrerait son nom ;