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et repartit le troisième. Quant aux Indiens, ils commencèrent à faire leurs préparatifs, résolus à me tuer aussitôt qu’ils seraient terminés. Ils me gardaient donc avec soin ; et tous, jeunes et vieux, m’accablaient d’insultes.


Comment j’eus un grand mal de dents.
CHAPITRE XXVII.

Comme un malheur ne vient jamais seul, au milieu de mes misères, je fus attaqué d’un violent mal de dents : mon maître m’ayant demandé pourquoi je mangeais si peu, et lui ayant dit la cause de mon mal, il s’avança avec un instrument en bois pour m’arracher la dent qui me faisait souffrir. J’eus toutes les peines du monde à l’empêcher d’exécuter son projet. Il y renonça cependant, en me déclarant que si je cessais de manger, et si je commençais à maigrir, on me tuerait avant l’époque déterminée. Dieu sait combien de fois je l’ai supplié du fond du cœur de me faire mourir, si c’était sa divine volonté, avant que les sauvages me massacrassent cruellement.


Comment les sauvages me conduisirent à leur principal roi nommé Konyan Bebe, et de la manière dont j’y fus traité.
CHAPITRE XXVIII.

Au bout de quelques jours, les sauvages me conduisirent dans un autre village nommé Arirab, à un roi nommé Konyan Bebe, qui était le principal souverain de tout le pays. Il avait rassemblé une grande multitude d’autres chefs