Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/113

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savais pas ce qu’elles voulaient faire de moi ; mais je me consolais en pensant aux souffrances de Notre Seigneur Jésus-Christ, et à la manière dont il avait été traité par les juifs. Elles me conduisirent ainsi devant la cabane du roi, qui se nommait Vratinge Wasu, c’est-à-dire le Grand Oiseau Blanc ; elles me couchèrent sur un grand tas de terre qui se trouvait devant la porte. Croyant que ma dernière heure était venue, je regardais de tous côtés pour voir si on n’apportait pas l’Ywera pemme ; c’est ainsi qu’on appelle l’espèce de massue avec laquelle on assomme les prisonniers. Une femme s’approcha alors avec un morceau de cristal attaché entre deux baguettes, et me rasa les sourcils ; elle voulut aussi me couper la barbe, mais je l’en empêchai en disant que je voulais mourir avec ma barbe. Elles répondirent qu’elles ne voulaient pas encore me tuer, et consentirent à me la laisser. Cependant, quelques jours après, elles me la coupèrent avec des ciseaux que les Français leur avaient donnés.