Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/132

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nière ; il voulait me voir, et on m’y conduisit pour y passer la journée.

Quand j’arrivai près de sa cabane, j’entendis un grand bruit de chants et de trompettes. On voyait devant, une quinzaine de têtes placées sur des pieux : c’étaient celles des prisonniers ennemis qu’ils avaient mangés, et qu’ils nomment Marcayas. Ils eurent soin, en passant, de me les faire remarquer en disant : « Voilà les têtes des Marcayas. » Je commençai alors à trembler, pensant que je serais traité de la même manière. Quand nous arrivâmes à la cabane, un de ceux qui m’accompagnaient s’avança, et dit à haute voix, de manière à être entendu de tout le monde : « Je vous amène l’esclave, le Portugais », et il ajouta que c’était une belle chose d’avoir ses ennemis en son pouvoir. Il fit un long discours, comme c’est leur usage, et me conduisit au roi, qui était assis et buvait avec les autres. Ils s’étaient déjà tous enivrés avec la boisson qu’ils fabriquent et qu’ils nomment kawawy. Ils me