Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/133

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regardèrent d’un air courroucé, en disant : « Es-tu venu notre ennemi ? » Je répondis : « Je suis venu, mais je ne suis pas votre ennemi ». Alors ils me donnèrent à boire.

J’avais beaucoup entendu parler du roi Konyan Bebe ; on disait que c’était un grand homme, mais un grand tyran, et qu’il aimait beaucoup la chair humaine. Je remarquai un de ceux qui étaient assis ; et, croyant que c’était le roi, je lui dis, comme c’est l’usage dans leur langue : « Es-tu le roi Konyan Bebe ? vis-tu encore ? » — Oui, » répondit-il. — Bien, ajoutai-je, j’ai beaucoup entendu parler de toi. On dit que tu es un grand guerrier. » Il se leva alors et se mit à se promener devant moi avec fierté. Il avait une grosse pierre verte, de forme ronde, passée dans la lèvre, comme c’est leur usage. Ils font aussi des espèces de chapelets blancs avec des coquilles, qui leur servent d’ornement, et le roi en avait bien six brasses autour du cou ; ce qui me fit voir de suite qu’il devait être un des principaux.