Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/178

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mettent quelques crimes : ils les traitent en esclaves et s’en font servir.

Il y avait déjà trois ans que cet Indien Carios était parmi les Tuppins-Inbas ; et il leur raconta qu’il m’avait vu accompagner les Portugais à la guerre et tirer sur les Tuppins-Inbas. Il ajouta que c’était moi qui avais tué un de leurs rois qui avait péri dans un combat quelques années auparavant, et les exhorta fortement à me faire mourir, assurant que j’étais leur plus grand ennemi ; et cependant tout cela était des mensonges, car il était dans ce village depuis trois ans, et il n’y en avait qu’un que j’étais arrivé à Saint-Vincent quand il s’était sauvé. Je suppliais sans cesse le ciel de me protéger contre ses calomnies.

Vers 1554, environ six mois après que j’eus été fait prisonnier, ce Carios tomba malade ; et son maître vint me prier de lui rendre là santé, afin qu’il pût l’envoyer à la chasse pour nous procurer des vivres, me promettant de m’en donner une partie ; et il