Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ils ne savaient à quoi se décider, quand un Indien sortit de la hutte et lui coupa la tête ; mais la maladie l’avait rendu si effroyable, qu’il la rejeta avec horreur. Ils traînèrent ensuite le corps auprès du feu, le firent rôtir, et le dévorèrent en entier, selon leur habitude, à l’exception de la tête et des entrailles qui leur répugnaient, parce qu’il avait été malade.

Pendant ce temps, je parcourais les cabanes, où je les trouvais occupés à manger les uns les mains, les autres les pieds ou des lambeaux du corps. Ce Carios que vous faites rôtir, leur dis-je, et que vous mangez, m’a toujours calomnié en assurant que, lorsque j’étais chez les Portugais, j’avais tué quelques-uns des vôtres, car il ne m’a jamais vu. Vous savez qu’il a vécu quelques années parmi vous en bonne santé ; mais, parce qu’il m’a calomnié, mon Dieu s’est irrité contre lui, l’a rendu malade, et vous a inspiré de le tuer et de le manger ; c’est ainsi qu’il traitera tous ceux qui