Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/190

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contrerions l’ennemi. Une nuit, que nous étions campés dans un endroit nommé Uwattibi, nous primes beaucoup de ces poissons bratti, qui sont aussi grands que des saumons. Le vent était trés-fort ; et en causant avec les sauvages, il m’arriva de dire que ce vent soufflait sur bien des morts. Ils s’imaginérent aussitôt qu’un parti de leur nation, qui avait remonté une rivière, nommée Paraïbe, avait déjà attaqué l’ennemi, et avait perdu quelques-uns des siens ; ce qui, par la suite, se trouva être vrai.

Quand ils furent à une journée de distance de l’endroit où ils comptaient débarquer, ils se cachèrent dans les bois près d’une île qu’ils nomment Meyenbipe, et les Portugais Sam-Sebastian.

Dès que la nuit fut venu, leur chef, Konyan Bébe, parcourut le camp, et les harangua en disant : Que, maintenant qu’ils étaient près du pays ennemi, il fallait que chacun eût soin de se rappeler les songes qu’il aurait. Pour mon-